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constitution europeene
30 mars 2005

constitution europeene

Dans les médias on entend quasiment que les promoteurs du non et très peut les convaincus du oui alors ayons eyons au moins l'avis du specialiste incontestable
Giscard : « Votez 'oui' pour vos enfants »
Valéry Giscard d'Estaing : « Si l'information sur la Constitution elle-même passe bien, les Français voteront 'oui'. »

Valéry Giscard d'Estaing passe pour le « père » de la Constitution européenne pour avoir dirigé les travaux de la Convention de 105 membres qui en a élaboré le texte, à peine retouché ensuite par les chefs d'État et de gouvernement de l'Union. Il croit que les Français voteront « oui » au référendum si on leur explique les enjeux.
La percée du « non » dans les sondages vous inquiète-t-elle ?
Ce n'est pas un « non » à la Constitution européenne. En réalité, les Français l'approuvent. Mais certains ne comprennent pas le texte et ont besoin d'explications ; d'autres ont une incertitude sur l'adhésion de la Turquie ; d'autres enfin sont tentés d'exprimer par un vote de rejet leur insatisfaction vis-à-vis de la politique du moment. De ces trois facteurs - indépendants - le premier est le plus important. Donc, si l'information sur la Constitution elle-même passe bien, les Français voteront « oui ».
Est-il bien utile d'avoir une Constitution ?
C'est absolument nécessaire. Le cafouillage européen actuel le prouve : le système ne marche pas bien. Les textes conçus pour une Europe à six avaient pour objet principal le Marché commun. L'Europe à vingt-cinq d'aujourd'hui a d'autres objectifs : politique monétaire, politique de défense, politique extérieure, politique de sécurité commune. Le dispositif n'étant plus adapté, il faut le rénover. À cette fin, la Constitution ne propose que des améliorations. Il faut donc voter « oui » pour les approuver.
Comment les électeurs peuvent-ils aborder ce texte volumineux de 448 articles ?
Je me permets de leur donner un conseil amical. Dans la Constitution, la partie institutionnelle, ce sont les soixante premiers articles. Il n'y en a pas plus que dans la Constitution française ou que dans celle des États-Unis. Ils indiquent la manière dont l'Europe doit fonctionner. C'est cela qu'il faut lire. En une heure et demie, toute personne qui a suivi sa scolarité obligatoire peut le faire. Le reste figure pour des raisons juridiques. La Charte des droits fondamentaux, adoptée en 2000, constitue la deuxième partie. Elle est reproduite telle quelle. Une troisième partie reprend ce qu'on appelle l'acquis communautaire, c'est-à-dire tout ce que l'Europe a décidé jusqu'ici et qui a été mis en oeuvre par des gouvernements, tantôt de droite, tantôt de gauche. Si on ne l'avait pas inscrite dans le traité, il n'y aurait plus eu ni Politique agricole commune, ni politique de l'euro, ni politique de développement régional. Il aurait fallu tout revoter.
« L'Europe, quel numéro de téléphone ? », raillait Kissinger. Entre les présidents du Conseil et de la Commission, qui sera le patron ?
Il n'y aura qu'un président de l'Union. L'organisation de l'Europe ressemblera un peu à celle de la Ve République en France. Au sommet, le Conseil européen jouera pratiquement le rôle du président de la République chez nous. Il définira les grands objectifs les choix stratégiques. Le président de ce Conseil sera élu pour un mandat de deux ans et demi, renouvelable une fois. Il sera donc possible d'avoir le même président pendant cinq ans au lieu d'en changer tous les six mois. Il aura un visage, un numéro de téléphone, fixe et portable.
La Constitution consacre-t-elle l'Europe libérale, comme le disent ses adversaires, ou marque-t-elle des avancées sociales, comme répondent ses partisans ?
On entend dire beaucoup de bêtises par des gens qui ne devraient pas en dire. Une Constitution n'est pas plus ou moins sociale. Elle fixe les règles du jeu. Elle ne définit pas de ligne politique, heureusement ! Aux institutions de mener ensuite la politique de leur majorité, de centre gauche si telle est la dominante du Parlement, de centre droit dans le cas inverse. Je précise que les objectifs, notamment économiques et sociaux, de l'article 3, ont été établis par un groupe de travail présidé par un syndicaliste social-démocrate allemand, approuvés par les quatre cinquièmes de la Convention et par les représentants des entreprises et des syndicats.
En quoi la Constitution rend-elle l'Europe plus démocratique ?
Les citoyennes et les citoyens élisent les députés européens et participent aux élections municipales dans tous les pays de l'Union. Ils ont le droit de pétition auprès du Parlement européen. Ils peuvent saisir le médiateur européen s'ils estiment que leurs droits sont méconnus. Enfin, ils vont s'exprimer eux-mêmes par le vote de ratification. Avec la Constitution, une « directive Bolkestein » n'existerait pas. Ce serait une loi cadre européenne. Elle irait d'abord au Parlement européen, qui voterait pour ou contre ou qui l'amenderait, puis au Conseil des ministres, qui en ferait autant. Enfin, elle serait traduite dans les législations nationales par les Parlements nationaux. À chaque stade, les débats seraient publics, donc transparents.
Faut-il encore élargir l'Union, en particulier à la Turquie ?
L'Europe ne peut pas s'étendre davantage. La Constitution propose une alternative : l'article 57 prévoit des partenariats avec les grands voisins de l'Union. C'est ce que font les États-Unis avec leurs voisins. Personne ne parle de faire entrer le Mexique dans les États-Unis, mais ils ont une forme de Marché unique, l'Alena. Établissons des relations privilégiées avec les pays limitrophes, sans qu'ils deviennent membres d'institutions qu'il faut maintenant stabiliser. Restons dans les limites actuelles, à l'exception de quelques pays des Balkans, mais qui ne pourront pas entrer tant que leur situation d'instabilité ou de violence n'aura pas été réglée.
Le malaise actuel ne traduit-il pas un refus de l'élargissement ?
Oui, sans doute. Mais la plupart des dirigeants politiques français ont poussé à l'élargissement, parfois avec lyrisme. En ce qui me concerne, je n'ai pas voté le traité de Nice destiné à permettre cet élargissement. Soyons justes, cependant. Il était normal d'accueillir les pays européens qui s'étaient émancipés de la tutelle soviétique. On aurait pu le faire avec plus de précautions, parce que les écarts socio-économiques sont considérables. Mais ils sont entrés. Maintenant, il faut arrêter. Le triangle Gibraltar-Cap Nord-Bosphore délimite les frontières de l'Europe.
Quelles seraient les conséquences d'un « non » français ?
Si la France dit « non », il n'y aura pas de renégociation. Ce serait impossible. Nous avons mis dans la Constitution, avec difficulté, des réponses aux demandes françaises : la politique agricole commune, maintenue dans les termes mêmes du traité de Rome, l'exception culturelle... Personne n'est prêt à aller plus loin. Ceux qui sont pour une conception plus libérale de l'économie seraient trop heureux de l'aubaine. Un refus de notre part, c'est le retour au traité de Nice, le plus mauvais possible pour la France.
Comment amener les Français à voter « oui » tout en tenant compte de leurs inquiétudes ?
En séparant les sujets. La Constitution est faite au minimum pour trente ans. Elle n'est donc pas liée à la conjoncture intérieure immédiate. Il faut dire aux électeurs : « Votre vote sur la Constitution est un vote européen, et non pas français. Vous pourrez toujours, dans moins de deux ans, porter un jugement sur la politique économique et sociale de la France. Ce n'est pas l'Europe qui impose cette politique. La preuve, c'est que, dans l'Union, certains pays sont en meilleure situation économique et sociale que nous. »
Fallait-il prendre le risque d'un référendum ?
On a eu raison de le faire et le résultat sera « oui ». Il ne faut pas avoir peur du suffrage populaire. Au milieu politico-médiatique de ne pas tout embrouiller.
Pourquoi les partisans du « oui » ont-ils tant de mal à faire campagne ?
Parce que les médias préfèrent le « non ». Il est beaucoup plus facile d'exciter les gens sur un « non » que sur un « oui ». Or, les jeunes sont pour l'Europe. Ils savent que leurs chances d'avenir passent par elle. Partout où je vais, dans les lycées par exemple, je les fais voter : c'est 80 % de « oui ». Je ne fais pas campagne contre le « non », mais pour le « oui », un « oui » enthousiaste. Il nous reste deux mois. Je souhaite que le débat français soit un débat réfléchi, qui ne se limite pas aux arguments simplistes ou débiles. Les gens sont plus sages qu'on ne pense. Face aux énormes puissances comme les États-Unis aujourd'hui, la Chine demain, les Français veulent-ils pour leurs enfants une Europe divisée, dont les membres se disputent entre eux. Ce n'est pas raisonnable. Alors, je leur dis : « Le 29 mai, votez pour vos enfants ! »
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Commentaires
L
comment peut on faire confiance a un mec qui a detourne ..............LES DIAMANTS DE BOCASSA!!!?
constitution europeene
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